pHARe : le harcèlement, c’est non !

Environ 10% des collégiens se déclarent victimes de harcèlement, soit environ un par classe.

Sous l’impulsion de Gabriel Attal, tous les établissements doivent se doter d’une équipe de lutte contre le harcèlement. Le collège Emile-Durkheim prend cette mission au sérieux et la décline à travers plusieurs axes, certains déjà opérationnels, d’autres en cours de développement ou en projet.

Le harcèlement, c’est quoi ?

C’est le fait d’agresser, insulter, moquer quelqu’un, de façon répétitive et avec la volonté de lui nuire. Il y a un fort déséquilibre entre le (ou les) agresseurs et la victime. Le cyberharcèlement en est une forme plus récente, mais qui reprend les mêmes modalités.

NB : en cas de conflit, les deux élèves (ou les deux groupes) sont en situation d’équilibre de forces. Tous les deux souffrent de la situation, et chacun « domine » à tour de rôle. 

1/ Actualité.

Journée NAH : depuis 2015, le premier jeudi qui suit les vacances de la Toussaint est placé sous le thème de la lutte contre le harcèlement. 

Le jeudi 9 novembre 2023, les élèves et les adultes du collège ont été invités à s’habiller en blanc. 

Mme Gobillot a fait réaliser par ses élèves des affiches de sensibilisation au harcèlement, dont certaines ont été sélectionnées pour participer au concours NAH du gouvernement.

2/ Le protocole de lutte.

 Le 3018 est accessible 7 jours sur 7, de 9h à 23h par téléphone et par Tchat sur 3018.fr et via Messenger.

Lorsqu’une situation de harcèlement supposé est révélée, l’équipe pHARe intervient comme suit.

  • Les parents de l’élève victime sont contactés.
  • Un entretien avec l’élève victime a lieu au plus vite, au cours duquel il décrit ce qu’il vit. Grâce à une grille de signaux, l’équipe détermine s’il s’agit a priori de harcèlement ou de conflit.
  • Des élèves témoins peuvent être entendus, si cela aide à mieux connaître ou comprendre la situation.
  • Le ou les élèves mis en cause (les harceleurs agissent souvent en groupe) sont reçus individuellement dans des entretiens courts, qui se reproduisent tant que la situation n’a pas pris fin. 
  • Un ou des entretiens de suivi sont programmés auprès de l’élève victime, y compris après la fin du harcèlement.

3/ Les médiations.

Lorsque deux élèves (ou groupes) sont dans un conflit enlisé, il n’y a pas harcèlement mais il y a des actions agressives et de la souffrance de part et d’autre.

L’équipe s’entretient d’abord avec tous les élèves qui prennent part au conflit, et, avec leur accord, procède à une médiation : tous les élèves se retrouvent autour d’une table en présence d’un médiateur pour mettre la situation à plat : chacun expose ses griefs, ses sentiments, et tous cherchent une solution pour sortir du conflit.

Là encore, un suivi est posé, formel (groupe réuni) ou informel, selon les cas.

4/ Comment prévenir le harcèlement ?

De nombreuses actions de sensibilisation ont lieu tout au long de l’année, notamment lors des heures de vie de classe.

Un coin « non au harcèlement » va être prochainement créé au CDI, avec de nombreux ouvrages pour aider les collégiens à ne pas être démunis lors de moqueries ou d’agressions.

(bibliographie en bas de l’article).

5/ Projets pour l’année 2024-2025.

Apprendre à communiquer plus sereinement, pour entendre ce que vit et ressent l’autre et mieux se faire comprendre, c’est possible ! Cela aide à se sentir mieux, et à désamorcer nombre de conflits (entre élèves, entre élèves et adultes, et entre adultes !).

Un atelier « CNV » (Communication Non Violente) sera proposé dans le temps méridien.

Des associations locales qui luttent contre le harcèlement et aident à outiller les enfants et les ados seront invitées à participer à des moments d’action.

La « médiation par les pairs » sera relancée (ce sont des élèves formés qui sont alors médiateurs).

Tout projet, à l’initiative des collégiens, des parents, des membres de l’établissement, sera le bienvenu !

6/ Bibliographie.

Pour les adultes (parents, enseignants…) :

-Le harcèlement scolaire en 100 questions. Emmanuelle Piquet.

-Harcèlement scolaire, le vaincre, c’est possible. Jean-Pierre Bellon

Pour les enfants et adolescents :

-Je me défends du harcèlement. Emmanuelle Piquet.

-En finir avec le harcèlement scolaire. Conseils et solutions pour apprendre à se faire respecter.

Emmanuelle Piquet.

-Te laisse pas faire ! Emmanuelle Piquet

7/ Sur la MPP.

La Méthode de la Préoccupation Partagée est expérimentée cette année auprès des élèves « harceleurs ». Son principal intérêt est de protéger la victime de représailles, de vengeance.

En effet, la réponse traditionnelle des établissements (punition, sanction, reproche, culpabilisation) a de forts taux d’échec. Soit l’élève n’arrête que provisoirement, soit il continue de façon plus cachée, plus violente, et à ce moment-là la victime n’a plus confiance en la capacité des adultes à la protéger, et ne leur dit plus rien (ou ment en disant que tout va bien).

La MPP est une méthode non-blamante, non culpabilisante, où on fait part de sa préoccupation pour la victime, et où le harceleur est invité à chercher une solution.

On abandonne cette méthode si les élèves harceleurs persistent dans une attitude fermée ou si l’adulte craint qu’il y ait des représailles.

Dans le choix de cette méthode, c’est exclusivement l’intérêt de la victime qui est pris en compte ! Cependant, c’est également très porteur d’ouvrir une porte de sortie pour que le harceleur puisse choisir de changer de rôle.